Sens de la pratique

Shomen Uchi

Shomen Uchi est une attaque du tranchant de la main gauche, ou droite, à la limite du front. Pensez que le tranchant de la main est celui d’un véritable sable. Vous ne faites qu’un avec le Ciel et la Terre, vous faites votre propre ki du ki du Ciel et de la Terre, de cette énergie rassemblée, vous faites un sabre et vous coupez le cosmos.

Face à qui attaque de la sorte, il faut prendre le ma aï exact et répondre avec le sentiment intime et profond d’englober l’adversaire, de ne faire qu’un avec lui, percevoir ses intentions et l’amener à frapper à l’endroit choisi, s’harmoniser à sa respiration, le guider par Irimi, ou, en s’ouvrant, par Tenkan.
Alors le cœur stable comme est stable la montagne, le corps souple comme est souple l’eau, vous répondrez à l’adversaire.
Par ce travail, l’attaquant et l’attaqué purifient leur corps et leur âme et apprennent à se connaître eux-mêmes, naturellement.
Au niveau du microcosme, c’est la défense du corps, au niveau du macrocosme, c’est la défense du monde.

Yokomen Uchi

Yokomen Uchi est la technique de coupe de le tempe de l’adversaire ; on dit aussi kesa gake, kesa giri - kesa est l’étole que porte le bonze symbolisant le vêtement de pauvreté du Bouddha, qui trace une ligne, allant de l’épaule à la hanche opposée.
Yokomen Uchi sera donc aussi la technique de coupe qui suit cette ligne.
Le même mouvement renversé s’appelle gyaku kesa.
Généralement, l’attaque va de l’épaule gauche à la hanche droite : alors, en même temps qu’avance le pied gauche, on retourne le sabre et l’on coupe en gyaku kesa de la hanche droite à l’épaule gauche, puis on pivote pour couper l’adversaire par derrière.
Yokomen Uchi est l’étude de travail au sabre.
A yokomen uchi, on oppose shomen uchi, mais il faut autant pratiquer l’attaque que le contrôle de l’attaque.

Kata Dori

C’est se faire saisir à l’épaule.
La force peut être dynamique ou statique, il y a la force de concentration, de dispersion, la force dde pulsion, la force de traction, la force de torsion, la force d’union, la force de séparation, etc.
Pour familiariser le corps avec ces différentes directions, on étudie kata dori, méthode d’unification du corps, du cœur et de la force.
Il faut arriver à pressentir l’intention de l’adversaire. Pousser ou tirer. Nous dirons même qu’il faut aller au-delà et provoquer cette intention.
Saisi à l’épaule, il faut dans le même temps donner un atémi de fixation ; sachez que lorsque l’adversaire prend une épaule d’une main, il vient pour frapper.
Offrez votre épaule tel un leurre au sabre qui va vous frapper et coupez l’adversaire soit en vous fendant soit en vous ouvrant.

Muna Dori

Être saisi en pleine poitrine (muna moto) est semblable à un coup d’estoc, de sabre ou de lance.
Se laisser saisir ainsi, les deux revers, c’est attirer à soi le cœur de l’adversaire.
A une traction, on obéit en avançant et dans le mouvement, on renverse l’adversaire ; à une poussée, on obéit en ouvrant le corps.
Ayant amené l’adversaire à concentrer son attention en un point, muna moto, on a su ainsi créer une faiblesse.
La technique consiste à attaquer cette faiblesse.
En résumé, on amène l’adversaire à venir saisir muna moto, il est normal de le détruire avant la saisie.
De la saisie du poignet
L’évolution des êtres vivants n’a pas suivi le même développement que celui des humains.
Il paraît que la civilisation et la culture actuelles sont le produit des possibilités de mouvement de la main.
Les ancêtres de l’homme se sont dressés sur leurs pieds, libérant ainsi leurs mains pour utiliser des outils. Le cerveau allant de conserve s’est développé et l’homme a pu créer ses propres outils. Disons encore que l’homme ayant maîtrisé le feu, le fossé, entre lui et les autres animaux, s’est élargi.
La main est donc cette partie essentielle du corps qui permet d’élever les enfants, de guider les hommes, mais aussi de les tuer.
Ainsi on guide l’adversaire d’une main, pour l’abattre de l’autre. L’unité de la main, du pied, du bassin, de l’esprit est importante. On la recherche au travers de l’étude de ces techniques de saisie du poignet.
Il faut amener l’adversaire à agir dans la direction choisie et alors lui offrir le peu qui lui manque et avec ce peu, le détruire.

Ushiro Waza

Par derrière, il est aussi dangereux de saisir que d’être saisi.
L’adversaire commet l’imprudence de se croire hors de danger, or, il suffit pour l’anéantir de le faire passer sur la droite ou sur la gauche.
On s’entraîne à modifier sa propre position afin de réaliser cette opération.
Être attaqué par derrière correspond à être coupé par derrière aussi faut-il tenir ouvertes, constamment, les fenêtres de son esprit, comme si l’on avait des yeux derrière la tête.
Cette technique sert à développer, à rendre aiguë la sensation qui permet de pressentir ce qui est derrière soi.

Conclusion

J’espère que vous continuez à marteler votre tête, à imprégner votre corps, à pratiquer ces techniques, ces méthodes de travail énumérées précédemment, sans perdre de vue la finalité de l’exercice.